L'électromobilité pour soutenir les énergies renouvelables en zone urbaine

Le développement de l'électromobilité offre une opportunité de mieux stocker l'énergie renouvelable. Demain, chacun pourrait bien avoir la possibilité de mettre la batterie de sa voiture au service d'une consommation énergétique plus respectueuse de l'environnement.

Source : Entreprises magazine
Publication date : 03/23/2018

Et si, demain, nos voitures électriques étaient utilisées pour stocker l'énergie renouvelable produite et mieux la redistribuer selon les besoins du réseau ? Le recours à des ressources énergétiques plus respectueuses de l'environnement connaît encore certains écueils qu'il faut pouvoir dépasser. Un des principaux problèmes réside dans le décalage existant entre le moment où l'énergie est produite, quand le soleil brille, en journée donc, ou que le vent souffle, et celui où elle est principalement consommée, l'après-journée et la soirée, qu'il vente ou non d'ailleurs. 

Vers une gestion plus intelligente de l'énergie 

Le défi est donc de parvenir à stocker l'énergie renouvelable produite pour mieux la restituer quand la demande se fait effectivement ressentir. Un projet de recherche européen Interreg, dont le Luxembourg lnstitute of Science and Technology (LIST) est partie prenante, se penche actuellement sur la question. Le projet Clean Mobility and Energy for Cities a en effet pour objectif la mise en place d'un système de gestion intelligente de l'énergie à l'échelle d'une ville, dans l'espoir de dépasser les problématiques actuelles. 

Le système envisagé, en connectant différents systèmes de production et de distribution d'énergie avec des solutions locales de stockage temporaire, doit permettre une meilleure gestion de l'énergie à l'échelle d'un quartier, d'une petite ville, d'une grande métropole. 

L'électromobilité pour stocker plus et mieux 

Parmi les solutions locales de stockage à l'étude sont envisagées, notamment, des piles légères mais aussi les batteries de véhicules électriques. De cette manière, on peut facilement imaginer que nos voitures électriques ou encore des véhicules de transport public fonctionnant à l'électricité puissent accueillir l'énergie produite par des sources d'énergie renouvelable pendant qu'ils sont stationnés dans un garage. De cette manière, on pourra accéder à de nouvelles possibilités de stockage, qui manquent terriblement aujourd'hui. L'électricité pourra alors être réinjectée sur le réseau quand la demande se fera plus pressante. 

Le développement de l'électromobilité pourrait donc constituer une opportunité de stocker les énergies renouvelables. De nouveaux modèles de gestion du réseau peuvent dès lors être envisagés. Ils pourraient d'ailleurs s'inscrire au cœur de l'économie du partage. Chacun, selon l'utilisation qu'il fait de son véhicule, pourrait choisir de mettre sa batterie à disposition de la communauté locale. Évidemment, un tel projet va exiger des adaptations du réseau, la mise en place d'interfaces intelligentes au niveau de chaque installation. Toutefois, cela offre des perspectives très intéressantes en matière de conception de villes plus intelligentes et plus propres. 

Inscrire les villes dans une transition active 

De telles initiatives doivent permettre à nos villes de s'engager plus volontiers dans la mise en place d'installations de production renouvelable décentralisées, avec la garantie que l'énergie produite pourra être valorisée. La démarche donne la possibilité d'inscrire activement les espaces urbains dans une transition vers les énergies renouvelables, de limiter considérablement notre dépendance aux énergies fossiles tout en permettant une réduction drastique des émissions de CO2. Tout un programme ! 

Dans le cadre de Clean Mobility and Energy for Cities, une fois le système de gestion conçu, quatre villes pilotes seront choisies pour évaluer la solution in situ, à travers l'utilisation de diverses technologies de stockage. Les retours du terrain devront permettre d'ajuster l'outil développé pour aboutir, au terme du projet, à un système de gestion transnational efficace et communément accepté. Affaire à suivre ... 

Sébastien Lambotte

 

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