Après le bac à sable pour rover, la chambre à vide thermique

Après avoir mis sur pied des installations presque uniques au monde pour tester des rovers en situation sur la Lune, le Luxembourg va accueillir une chambre à vide thermique poussiéreuse (DTVC) d'ici 2025, annonce l’Esric. De quoi tester des équipements dans un environnement lunaire simulé. Et de continuer à attirer des entreprises de l’espace…

Source : paperjam.lu
Publication date : 10/31/2023

 

«Nous ne pouvons pas produire ici sur Terre une simulation du sol lunaire qui soit une véritable simulation. Nous pouvons en produire certains aspects et en tirer des leçons. Mais vous ne pouvez pas produire une simulation digne de ce nom, car les sols lunaires se forment dans le vide. C’est aussi difficile que le vide spatial profond. Dix puissance moins 12 torr si vous aimez la nomenclature des aspirateurs. Il est vraiment impossible de ne pas comprendre les processus qui se déroulent dans l’environnement lunaire sans être sur place et sans travailler réellement in situ, sur place, avec ces matériaux.» En 2019, pour le cinquantième anniversaire d’Apollo 17, le dernier astronaute américain à avoir posé le pied sur la Lune, Harrison Schmitt – un géologue – se souvient dans un podcast pour la Nasa.

Mais depuis 1965, l’Agence spatiale américaine a commencé à trouver le début d’une solution en construisant une, puis des chambres à vide thermique. Aujourd’hui, elle en a toute une collection qui lui permet d’effectuer toute une batterie de tests des matériels et des comportements humains avant que les uns ou les autres soient expédiés dans l’espace avec une connaissance plus proche de la réalité qui les attend.

Le Luxembourg aura bientôt «la sienne». Une chambre à vide thermique poussiéreuse, en réalité sous la coordination du Centre européen d’innovation en ressources spatiales (Esric), pour tester les composants du sous-système dans des conditions de haute vacuité (10-6mbar), de températures extrêmes (-180 à 160 °C) et en présence d’un simulateur de poussière lunaire (régolithe).

Lors du lancement du projet, en juin aux Pays-Bas, plusieurs acteurs s’étaient manifestés. Comme Maana Electric et ses «boîtes» qui produisent des panneaux solaires à partir du régolithe, justement. Ou encore la start-up marseillaise Spartan Space, qui développe des habitations pour la Lune et qu’on a déjà eu l’occasion de croiser une fois ou deux au Luxembourg, lors de concours de design sur cette thématique. Ou encore Haux Life Support qui construit des installations de plongée ou spéciales dans un contexte similaire au contexte spatial.

«La chambre à vide thermique poussiéreuse qui sera mise en place au Luxembourg servira de porte d’entrée vers la surface lunaire», s’est réjoui le CEO de Spartan Space, Peter Weiss.

Rebeca Suay

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