Cap vers une construction circulaire

Un tiers des déchets produits par l’Union européenne est issu des activités de construction et de démolition. Bien que ces déchets soient recyclés pour moitié, leur valorisation reste à basse valeur ajoutée et leur part de réemploi très faible.

Source : infogreen.lu
Publication date : 10/21/2022

 

Le réemploi d’un matériau telle qu’une brique, dont la fabrication est très énergivore, ne permet pas seulement une économie importante en termes d’impact carbone mais aussi d’éviter le prélèvement de nouvelles ressources.

Pour relever ces défis et améliorer la circularité du marché de la construction, une équipe pluridisciplinaire du LIST s’intéresse à l’ensemble du processus de déconstruction des bâtiments : de l’inventorisation standardisée des composants, matières et déchets issus de la déconstruction à la facilitation de la gestion et circulation des matériaux de réemploi. De premières solutions innovantes montrent déjà un niveau de maturité avancé.

Garantir une déconstruction standardisée

En vue d’accompagner les entreprises et donneurs d’ordres, le LIST a développé un inventaire permettant d’aborder la déconstruction de manière standardisée. La législation luxembourgeoise relative aux déchets prévoit en effet que les parties prenantes prennent en considération ces déchets, y compris les matériaux pour le réemploi, lors de la planification d’une déconstruction.

« En collaboration avec l’Administration de l’Environnement, nous venons par ailleurs de compléter ce premier outil avec un guide de la déconstruction pour accompagner les acteurs du secteur et encourager le recours aux bonnes pratiques », ajoute Bruno Domange, responsable des activités du LIST dans le cadre de la Convention avec le Ministère de l’Environnement.

Un inventaire digital des matériaux

Association de quatre technologies de pointe, la plateforme DigitalDeconstruction donne une nouvelle dimension à la construction circulaire. Basée sur des technologies de scan3D, de reversible BIM (Building Information Modelling), d’inventaire et de blockhain, cette interface est capable d’inventorier et caractériser de manière standardisée l’ensemble des éléments constitutifs d’un bâtiment tout en renseignant leur potentiel de réemploi. Un avantage considérable pour les acteurs de la construction, que ce soit en termes de planification et logistique de déconstruction, tout comme de traçabilité et certifications environnementales.

« Nous intégrons ces quatre technologies indépendantes au sein de la plateforme Digital Deconstruction de manière à décupler leur potentiel par une centralisation des données. L’outil est pensé comme une application d’aide à la décision intégrant notamment des tableaux de bord contenant des indicateurs à la fois environnementaux et économiques, mais également des visualisations BIM qui permettront d’assister la prise de décision et d’étudier plus finement les scénarios de réemploi », détaille Annie Guerriero, responsable LIST du projet Interreg DigitalDeconstruction . Cette technologie fait actuellement l’objet de tests sur des projets de déconstruction en France, en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg.

Faciliter la circulation des matériaux de réemploi

Depuis plusieurs années, le LIST met à profit son expertise au service de la stratégie zéro déchet du Luxembourg (Null Offall Lëtzebuerg) favorisant une gestion rationnelle des ressources et la création d’un marché d’échange d’éléments de construction récupérés.

Si toutes les étapes en amont de la déconstruction peuvent être planifiées, il n’en reste pas moins que les matériaux de réemploi doivent être caractérisés et conditionnés de telle sorte que les futurs ré-employeurs soient intéressés. C’est ici qu’entre en scène le projet Interreg FCRBE mené par Bruno Domange au LIST : « Ce partenariat international vise à faciliter la circulation des matériaux de réemploi par la diffusion et l’adoption de guides pratiques et de fiches matériaux ou encore la création d’une méthode d’évaluation des efforts de réemploi des matériaux ».

La petite maison : un projet architectural collaboratif au cœur de Belval

Conçue et réalisée dans le cadre de l’évènement Esch2022, la Petite Maison est un projet architectural collaboratif qui illustre la possibilité et nécessité de penser une construction circulaire. L’objectif de ce projet est de faire la démonstration d’une conception, construction et déconstruction d’un bâtiment en favorisant pleinement le réemploi de ses matériaux et en minimisant par conséquent son impact environnemental.

Un défi de taille initié par l’Université du Luxembourg, sous la direction de l’architecte et professeure invitée Carole Schmit auquel sont parvenus les nombreux partenaires professionnels du Luxembourg et de la Grande Région dont le LIST fait partie. « Plusieurs équipes du LIST ont partagé leur expertise à travers ce projet, par exemple pour le référencement des matériaux en vue de leur réemploi », témoigne Duan Hua, ingénieur R&D au LIST.

www.infogreen.lu/cap-vers-une-construction-circulaire.html

 

Share this page: