Le réemploi, de la théorie à la pratique

Bruno Domange, senior environmental engineer au sein du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), fait partie d’une équipe Interreg menant un projet qui a l’ambition de faciliter la circulation des éléments de construction récupérés dans le nord-ouest de l’Europe. Il nous explique comment passer de l’idée à la réalité.

Source : infogreen.lu
Publication date : 03/29/2023

 

Parmi les pratiques circulaires dans le domaine de la construction, intéressons-nous au réemploi des matériaux et des éléments d’un bâtiment.

En amont de celui-ci, on trouve la déconstruction sélective et le démontage soigné des éléments identifiés au cours d’un inventaire exhaustif des constituants. Cet inventaire inclut notamment le potentiel de réemploi, propension théorique d’un élément à être réemployé, évaluée principalement sur des propriétés intrinsèques ainsi que sur sa facilité à être démonté, conditionné et stocké.

En aval, on trouve le réemploi effectif qui passe par la remise en œuvre de l’élément, dépendant de critères différents tels que la demande, les aspects logistiques ainsi que l’existence d’une fiche matériaux, par exemple.

Les questions soulevées par ces opérations de réemploi sont à la base des réflexions menées dans le cadre du projet Interreg NWE FCRBE pour « Facilitating the circulation of reclaimed building elements in Northwestern Europe ».

Portés par une volonté collective

Ce projet, qui rassemble un panel de partenaires européens dont le LIST pour le Luxembourg, s’attelle à proposer un éclairage aussi précis que possible sur les différentes facettes du processus. Sont ainsi abordés l’inventaire pour le réemploi, les stratégies de prescription notamment dans le cadre des soumissions publiques, les fiches des matériaux les plus enclins au réemploi, un annuaire des fournisseurs de matériaux de réemploi ainsi que de nombreux autres outils plus spécifiques.

Ils s’adressent à l’ensemble des acteurs du monde de la construction, du maître d’ouvrage à l’entrepreneur, en passant par l’architecte, le bureau d’études ou l’artisan, tous désireux d’aller plus loin dans leurs démarches et d’adopter des pratiques circulaires.

Ils abordent les questions de manière claire et didactique en proposant des exemples concrets basés sur des retours d’expérience du terrain via de nombreux chantiers pilotes et l’analyse des résultats observés sur un large éventail d’expériences avec des bâtiments d’âges et de typologies variés.

Conditions de réussite du réemploi

Le projet démontre, d’ores et déjà, les rôles cruciaux d’une bonne coordination et d’une communication transversale effective. Il ressort également que le réemploi nécessite, en plus de briser certaines barrières psychologiques, de passer par une information spécifique et une montée en compétence des acteurs intervenant dans le processus.

Le projet vise également à aborder la question de l’assurabilité des constructions recourant au réemploi, celle de la promotion des pratiques circulaires via des changements réglementaires ou des mesures incitatives, ainsi que d’une méthodologie permettant de fixer, de manière structurée, un taux réaliste de recours au réemploi dans un projet de construction.

Bref, c’est un ensemble conséquent de guides, d’analyses et de documents mis gratuitement à la disposition de tous via le site web du projet FCRBE.

www.infogreen.lu/le-reemploi-de-la-theorie-a-la-pratique.html

 

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