«Un plus un font trois»

Le Luxembourg institute for science and technology est dans les starting-blocks.

Source : Le Jeudi
Publication date : 10/23/2014

 

La fusion des centres de recherche publics (CRP) Tudor et Lippmann – qui deviendront, à partir du 1er janvier 2015, le List (Luxembourg institute for science and technology) – est actée depuis le jeudi 16 octobre. A part les trois députés de l'ADR, les autres formations politiques donnent leur feu vert. «Il s'agit plus que d'une simple fusion, explique toutefois Marc Lemmer, le CEO du CRP Tudor. Le but est de se doter d'un outil de recherche scientifique performant et efficace et c'est un premier pas dans la direction d'un seul CRP au Luxembourg. C'est quelque chose que je revendique d'ailleurs depuis cinq ans.»

Le gouvernement Bettel, estime en substance Lemmer, se donnerait la marge nécessaire pour y parvenir. Seul le CRP-Santé manque encore à l'appel. Pour mettre en oeuvre cette stratégie de performance qui répond également à l'orientation économique du Grand-Duché, une feuille de route a été élaborée pendant les deux dernières années: «Nous avions fait un inventaire de quelque 30 domaines. Au final, nous en avons défini 12 parmi lesquels 6 représentent des axes prioritaires.»

Trois départements sont concernés directement. D'abord, celui des matériaux qui accentuera sa recherche autour des nanomatériaux et des composites ou polymères d'origine biologique. Ce deuxième point crée un pont vers le département de l'environnement qui s'intéressera davantage à la biomasse (des plantes essentiellement) afin d'optimiser son utilisation pour les polymères et les énergies biologiques. L'environnement mettra aussi l'accent sur la sécurité et la propreté de l'eau. Enfin, le département «IT for innovative services» s'occupera plus particulièrement de l'utilisation du Big Data et de la sécurité des données.

S'aligner

«Cela ne veut pas dire que les autres domaines seront délaissés, mais les axes prioritaires bénéficieront d'un financement plus conséquent.» Evidemment, une partie du personnel devra «s'aligner»: «Nous ne mettrons personne à la porte, au contraire, nous soutenons les gens qui veulent se réorienter et s'adapter aux priorités stratégiques du List.»

Une démarche que Marc Lemmer soutient puisque l'objectif est de faire du List un centre européen, voire mondial, de compétences dans les six axes prioritaires. Cette volonté affichée de jouer un rôle important dans le domaine scientifique justifie également le choix d'un recrutement international pour pourvoir le poste de CEO du List. «Avec nos ambitions, il faut une pointure à ce poste», affirme Marc Lemmer.

Bref, la philosophie de cette fusion, c'est de faire en sorte que «un plus un font trois». S'il s'agit d'éviter les doublons dans la recherche et d'améliorer la coordination entre chercheurs, Marc Lemmer préconise également une meilleure coopération avec l'Université du Luxembourg. «Pour l'instant, nous nous marchons un peu sur les pieds dans certains domaines, notamment en ce qui concerne les TIC (Techniques de l'information et de la communication). Il y a encore du pain sur la planche, mais il est clairement dans nos objectifs d'optimiser nos rapports avec l'uni. C'est d'ailleurs prévu dans nos contrats de performance. Par conséquent, je pense que ce gouvernement connaît la problématique et qu'il mettra en oeuvre les outils nécessaires pour y remédier.»

Les équipes du Lippmann et du Tudor n'ont d'ailleurs pas attendu le 1er janvier pour amorcer le changement. Depuis neuf mois déjà, elles soumettent des projets ensemble pour d'ores et déjà renforcer la collaboration.

«Cette fusion a été préparée pendant deux ans et cela s'est plutôt bien passé. Je pense que cela se passera sans heurts majeurs. L'organisation du futur List est déjà connue et les équipes sont en place.»

MAURICE MAGAR

 

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