Des bactéries pour booster la production d’énergie

Tout au long de cet été «pas comme les autres», Paperjam vous emmène à la découverte de recherches qui vont changer notre quotidien. Le List étudie une bactérie qui pourrait améliorer le processus de biométhanisation, pour transformer les biodéchets en énergie et en engrais vert.

Source : paperjam.lu
Date de publication : 21/08/2020

 

Comment certains déchets peuvent-ils faire pousser des plantes, et produire de l’énergie? Grâce aux microbes qu’ils dégagent. Ce sont ces derniers qu’étudie le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) à travers son projet «Clomics», ou «Caractérisation et enrichissement de l’embranchement Cloacimonetes à l’aide d’omiques pour une meilleure performance de digestion anaérobie».

En gros, l’institut travaille sur le processus de «digestion anaérobie des biodéchets» (déchets alimentaires et autres déchets naturels biodégradables), un processus naturel à base de microbes qui produisent du biogaz. Celui-ci peut alors être stocké et utilisé comme énergie. «La biométhanisation est connue pour permettre la production d’une énergie verte, mais offre également un recyclage efficace des déchets organiques sous la forme d’engrais naturel», indique le List.

Le rôle des Cloacimonetes

Si la technique de digestion anaérobie de la biomasse s’est imposée dans l’Union européenne comme «modèle pratique de production d’énergie renouvelable», selon l’institut, cette technologie mérite d’être améliorée en termes de «robustesse et d’efficacité des procédés». On parle de bioaugmentation, par l’ajout de micro-organismes pour «améliorer ou rétablir la performance des réacteurs de digestion». Les Cloacimonetes, au cœur de l’étude du List, entrent alors en jeu. Selon les premiers résultats de «Clomics», ces bactéries récemment découvertes disposent d’un fort potentiel dans l’amélioration du processus de digestion anaérobie, avec un rendement en méthane accru de 20 à 50%.

Le problème: elles ne poussent pas facilement en culture pure. Les chercheurs du List vont donc effectuer une caractérisation de ces bactéries en séquençant à haut débit leur ADN et ARN. Les informations fournies devraient aider à identifier les besoins nutritionnels et environnementaux optimaux pour leur croissance. Le List s’appuie sur un support financier du Fonds national de la recherche du Luxembourg, pour faire rimer innovation avec écologie.

Mathilde Obert

paperjam.lu/article/bacteries-booster-production-e

 

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