Du Crystal Meth dans les eaux usées luxembourgeoises

Pour la première fois, le Laboratoire national de santé et le Luxembourg institute of science and technology ont travaillé conjointement sur l’analyse des eaux usées luxembourgeoises. Ce projet a notamment permis d'y découvrir la présence de la méthamphétamine.

Source : paperjam.lu
Date de publication : 21/10/2019

 

Le Laboratoire national de santé (LNS) et le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) viennent de partager les résultats d’une étude commune qui avait pour but d’estimer et de suivre la consommation de certaines drogues grâce à l’analyse des eaux usées. Un projet financé par le «Fond de lutte contre certaines formes de criminalité».

À l’aide d’une technique d’analyse de pointe couplant la chromatographie à la spectrométrie de masse, les scientifiques ont recherché depuis la station d’épuration de Pétange, la présence de stupéfiants tels que la cocaïne, l’héroïne, l’amphétamine (Speed), la méthamphétamine (Crystal Meth) ou encore la MDMA (Ecstasy).

Ces psychotropes sont rejetés principalement via l’urine des consommateurs dans les égouts. Il est donc possible d’en estimer la quantité consommée au sein d’une population raccordée à un réseau d’eaux usées par l’analyse ciblée des substances.

Des résultats étonnants

Alors que la cocaïne, l’héroïne, le THC (cannabis) et l’amphétamine sont régulièrement saisis par la police ou la douane, et leur consommation connue, la détection de Crystal Meth (méthamphétamine) surprend, car cette substance n’est que très rarement lors de saisies.

En termes de quantité de drogues illicites consommées, les résultats confirment les données déjà existantes avec une prévalence de la cocaïne et de l’ecstasy sur l’amphétamine et la méthamphétamine:

- Au niveau de la consommation de cocaïne (541 mg/jour/1000 équivalents d’habitants raccordés à la station), elle est supérieure à la moyenne européenne et similaire aux villes de Bâle et Genève, mais inférieure aux champions que sont Amsterdam, Bristol et Zurich (>700 mg/jour/1000 équivalents d’habitants).

- La consommation de MDMA (ecstasy) (17 mg/jour/1000 équivalents d’habitants) est également supérieure à la moyenne européenne et similaire à Genève, Bâle et Porto.

- Pour l’amphétamine (8.8 mg/jour/équivalents d’1.000 habitants) et la méthamphétamine (1,3 mg/jour/équivalents d’1000 habitants), le taux situe  en dessous de la moyenne européenne.

- Enfin, des produits de dégradation du cannabis et de l’héroïne ont pu être décelés dans tous les échantillons. Dus à leur très faible teneur et leur dégradation rapide, des recalculs pour estimer une consommation seraient peu utiles.

Les institutions qui ont mené cette étude précisent également que les concentrations mesurées des drogues dans l’eau sont extrêmement faibles et ne posent pas de problème de santé publique lors d’un contact avec les eaux fluviales.

Fanny Jacques

paperjam.lu/article/crystal-meth-dans-eaux-usees-l

 

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