Le Luxembourg veut sauver ses papillons

À l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement ce mardi, la ministre de l'Environnement a évoqué le déclin des insectes et les mesures prises du gouvernement.

Source : lessentiel.lu
Date de publication : 05/06/2018

Les insectes sont des maillons essentiels de la chaîne alimentaire, et pourtant ils disparaissent de plus en plus chaque année. Leur population a diminué de 75% en moins de trente ans. Ils jouent pourtant un rôle crucial pour le maintien d'écosystèmes sains, mais pas seulement, car sans eux, l'humanité disparaîtrait.

Ce sont eux qui pollinisent les plantes et les fleurs rendant possible la production de graines, de fruits et de légumes. 80% des cultures dépendent de la pollinisation des insectes. Sans eux, notre alimentation serait fortement réduite. Mais les insectes sont aussi nécessaires pour l'alimentation de 60% des espèces d'oiseaux, qui pourraient eux aussi disparaître, ainsi que les mammifères et autres animaux.

À l'occasion de la Journée de l'environnement, Carole Dieschbourg (Déi Gréng) a rappelé les causes du déclin des insectes et les mesures engagées par l'État pour les préserver. «L'augmentation de l'agriculture intensive et l'utilisation massive d'insecticides et d'engrais détruisent les habitats des insectes. De même, la disparition de haies, de mares, de murets, où les insectes s’abritent et reproduisent, sont une menace», souligne la ministre.

Les papillons particulièrement menacés

Parmi les insectes, les papillons sont fortement menacés. Un bilan au Grand-Duché a été dressé par le LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology). Carole Dieschbourg en a présenté les résultats. Cette première «Liste rouge pour les papillons» révèle que près d'une espèce de papillons sur trois est en danger de disparition. Sur les 89 espèces recensées au Luxembourg, 6% sont éteintes et 19% sont menacées d'extinction. L'étude souligne que le Luxembourg est un des pays européens avec le plus grand nombre d'espèces communes de papillons en déclin.

Les mesures de préservation passent nécessairement par la protection des milieux où ils vivent. Dans le cadre de son Plan national 2017-2021 pour la protection de la nature, le Grand-duché prévoit un programme de surveillance des insectes pollinisateurs. L'État alloue des aides financières aux exploitants agricoles et mène un travail de conseils auprès des communes pour les encourager à favoriser le fauchage tardif, les prairies fleuries notamment. «Nous sensibilisons aussi les citoyens à renoncer aux pesticides dans leurs jardins et les invitons à semer une grande diversité de fleurs pour attirer les insectes», indique Marianne Kollmesch, de l'Emweltberodung, plateforme nationale pour l'éducation au développement durable.

 

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