«L’industrie 4.0 n’aura pas lieu sans la logistique 4.0»

Développement de Cargolux au Findel, du hub de Bettembourg et nouvelles formations, le secteur de la logistique prend de l’ampleur. Le cluster dédié à ce domaine, qui regroupe une centaine de membres, va d’ailleurs fêter ses dix ans le 14 juin prochain. L’occasion de faire le point.

Source : paperjam.lu
Date de publication : 27/05/2019

 

«Sur les dix dernières années, la place du Luxembourg a changé. En 2016, le Grand-Duché est même devenu le 2e pays le plus performant en matière de logistique. C’est un secteur en plein développement et le pays a tous les atouts nécessaires pour que cette croissance se poursuive.» C’est le constat de Malik Zeniti , directeur du Cluster for Logistics – qui fête ses 10 ans le 14 juin prochain –, lors d’une conférence de presse ce lundi.

Le cluster compte aujourd’hui une centaine de membres, dont dix start-up, et le secteur de la logistique représente sur tout le pays 13.000 emplois directs et 6.000 emplois indirects. «La logistique est partout, et l’avenir est à des métiers à plus grande valeur ajoutée. Il y aura sans doute moins de chauffeurs, mais plus d’emplois de services, en lien avec la digitalisation. L’industrie 4.0 n’aura pas lieu sans la logistique 4.0», confirme Malik Zeniti.

«La tendance est à augmenter le fret ferroviaire»

Le but du cluster, dont les administrateurs sont originaires du public et du privé à parts égales, est que «le secteur se rencontre. L’Europe de la logistique n’est pas encore en place, et il faut que le Luxembourg, qui est clairement compétitif du fait de sa position stratégique et des investissements consentis par l’État dans les infrastructures dédiées, soit à la pointe des innovations. Le cluster travaille notamment avec le List et Luxinnovation dans ce sens, afin de partager les savoir-faire et les bonnes pratiques.»

Parmi les infrastructures majeures du secteur, il y a bien entendu le hub multimodal de Bettembourg. «La capacité est actuellement de 200.000 conteneurs, et l’objectif est d’atteindre les 600.000. Mais il y a des problématiques à régler avant d’en arriver là. Pour l’instant, environ 70% des transports se font par la route. Le but est bien sûr d’inverser la tendance et d’augmenter la part du fret ferroviaire – un premier train est parti vers Chengdu  début avril  –, mais il faut que les infrastructures du pays soient outillées pour supporter par exemple dix trains de marchandises de plus tous les jours, et ce n’est pas encore le cas», concède Malik Zeniti.

Le Findel à la pointe

Et le directeur du Cluster for Logistics d’ajouter que «ce sont des questions qui doivent être discutées au niveau européen, car c’est une problématique globale. D’un point de vue local, les entreprises de la logistique doivent également suivre les changements liés à la digitalisation afin que le pays attire de nouvelles entreprises. On peut par exemple imaginer une entreprise fabriquant des robots transiter par le Luxembourg, et avoir sur place des équipes capables de modifier ces robots.»

Cargolux, qui détient la certification GDP, une reconnaissance en termes de bonnes pratiques de distribution pour le transport des produits pharmaceutiques, fait que le Findel se situe également parmi les aéroports européens à la pointe de la logistique.

15 diplômés au premier DT

Pour continuer à peser dans le secteur de la logistique, le pays doit miser sur l’intelligence artificielle, au cœur des évolutions du secteur. «L’IA intervient pour gérer les flux, mais également les stocks des entreprises. Le Luxembourg doit se positionner sur des marchés de niche afin de se différencier de ses voisins», appuie Malik Zeniti, dont le cluster dépend de la Chambre de commerce.

Et preuve de la volonté du gouvernement de développer le secteur de la logistique, plusieurs formations sont désormais en place dans le pays. Un DT (diplôme de technicien) en apprentissage a ainsi été ouvert aux lycées techniques de Bonnevoie et de Lallange en 2015. Les premiers étudiants seront diplômés en juin prochain. Ils sont au nombre de 15. «L’objectif est d’atteindre le chiffre de 30 élèves diplômés», précise Malik Zeniti. Un nouveau master en logistique a également démarré à l’Uni en 2017.

Ioanna Schimizzi

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