100 millions pour les matériaux

Présenté officiellement ce vendredi, le nouveau Centre de compétences national pour matériaux composites a pour objectif de renforcer le secteur qui représente déjà près de 1.600 emplois au Luxembourg.

Source : Luxemburger Wort
Date de publication : 19/12/2015

 

C'est au sein du «Haut comité pour le soutien, le développement et la promotion de l'industrie» qu'a émergé l'idée de créer un Centre de compétences national dédié aux matériaux composites. Pour évaluer les besoins du secteur, une étude de faisabilité avait été lancée dans la foulée par un groupe de travail, rassemblant des acteurs de l'industrie et de la recherche publique.

Alors qu'ils sont déjà utilisés depuis quelque temps par les entreprises luxembourgeoises, les matériaux composites se sont développés dans de nombreux secteurs stratégiques. Avec des applications dans l'aéronautique, l'électronique, l'automobile, la téléphonie mobile ou la médecine, le secteur génère déjà actuellement un chiffre d'affaires de près de 400 millions d'euros par an et emploie 1.600 personnes. «Nous avons atteint une masse critique dans ce secteur qui dispose encore d'un fort potentiel de croissance», a indiqué la secrétaire d'Etat à l'Economie Francine Closener. Les experts évaluent à près de 10 % par an le taux de croissance potentielle du secteur, qui pourrait peser près de 90 milliards de dollars en 2020. «C'est pourquoi il est important de dynamiser encore davantage les compétences existantes et de positionner le Luxembourg sur ce marché très prometteur.»

Le nouveau Centre de compétences national pour matériaux composites se veut à la disposition des acteurs de la recherche publique afin de «mettre en commun leurs compétences par l'intermédiaire d'une plate-forme technologique établie au sein du Luxembourg «Institute of Science and Technology» (List). Hébergé dans une première phase à Bascharage, au sein des infrastructures de List, le Centre de compétence sera relocalisé à terme sur le site d'Esch-Belval. La secrétaire d'Etat à l'Economie a annoncé un investissement de 100 millions d'euros pour les cinq prochaines années, financé équitablement par des fonds privés et publics (FNR, ministère de l'Économie, ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche). Si le plus gros de cette somme sera affecté au volet opérationnel, 11,5 millions d'euros sont prévus pour l'équipement et les infrastructures.

Consolider la diversification

Le projet, qui constitue selon Francine Closener un bel exemple de collaboration entre acteurs privés et publics, doit aussi permettre de consolider la diversification économique du pays en attirant de nouvelles entreprises sur le territoire tout en créant de nouvelles opportunités pour les entreprises en place. «Nous pensons que le secteur des matériaux composites pourra créer 550 nouveaux emplois dans les cinq ans à venir,»

Passer à la vitesse supérieure

Alors que le ministère de l'Economie a déjà depuis quelques temps soutenu financièrement un certain nombre de petits projets issus de l'industrie privée, «nous pouvons désormais passer à un cap supérieur et développer une stratégie plus ambitieuse avec la participation de tous les acteurs de la recherche».

Les missions du nouveau centre sont multiples: définir et exécuter des projets communs de recherche, faciliter la mise en place d'équipements partagés, assister à la formation ou encore promouvoir les compétences et les produits fabriqués au Luxembourg. L'initiative doit également aider les entreprises à améliorer leur compétitivité et à les accompagner à l’international afin de cibler au mieux de nouveaux marchés.

Francine Closener tout comme Marc Hansen, secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, ont insisté sur la nécessité de mener des travaux de recherche orientés vers l'application socio-économique.

Le nouveau Centre de compétences national pour matériaux composites comptera dans un premier temps une soixantaine de chercheurs, qui travailleront sous la direction du professeur Philippe Dubois, chercheur à l'Université de Mons. L'équipe sera ensuite renforcée avec des chercheurs de l'Université du Luxembourg, dans un «effort de rassemblement des compétences».

NADIA DI PILLO

 

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