Fusion des compétences

En plein essor depuis une dizaine d'années, la recherche publique s'apprête à se doter de nouvelles structures afin de positionner durablement le Luxembourg sur la scène internationale. Avec le regroupement des CRP Tudor et Gabriel-Lippmann, un premier pas important sera effectué. Selon les vœux du ministre de tutelle, les deux autres entités de recherche publique, le CRP Santé et le CEPS, doivent suivre à moyen terme.

Source : Le Quotidien
Date de publication : 20/04/2012

 

Hier matin, les salariés des centres de recherche publics (CRP) Tudor et Gabriel-Lippmann ont été informés que les deux entités ne formeront plus qu'une à l'horizon de 2016. Ce projet de regroupement décidé le 10 avril dernier par les conseils d'administration des deux CRP constitue un pas important pour permettre au Luxembourg de se lancer dans «une nouvelle ère de la recherche publique».

En fin d'après-midi, les responsables des CRP Tudor et Gabriel-Lippmann ont présenté en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, François Biltgen, les premiers détails de leur future coopération. «Même si la recherche publique est bien outillée et dispose d'un cadre légal adapté, elle manque de structures et de masse critique. On a néanmoins besoin de synergies et d'une meilleure gouvernance pour positionner la recherche luxembourgeoise sur la scène internationale», a ainsi expliqué Georges Bourscheid, président du CRP Tudor. Voilà en résumé la réflexion qui a amené les deux CRP à entamer le processus de fusion qui, selon les responsables, ne pourra être que bénéfique pour les différents acteurs. Instaurée en 1987, la recherche publique luxembourgeoise s'apprête donc à passer à l'âge adulte.

Vers un «New CRP»

La base pour ce regroupement des compétences entre le CRP Tudor et le CRP Gabriel-Lippmann sera posée par la prochaine loi sur les centres de recherche publics que le ministre François Biltgen compte déposer d'ici l'été. Dans ce texte sera ancré l'Institut fédéral de la recherche publique (IFRP), qui sera chargé de préparer et d'accompagner le processus de fusion. Cet effort commun doit aboutir en 2016 à la création du «New CRP», qui prendra définitivement ses quartiers en 2018 dans la nouvelle Cité des sciences sur le site de l'université à Belval.

L'université aura justement un rôle à jouer dans ce plan, comme l'a rappelé, hier, François Biltgen. «Sans rien imposer, il est évident que l'université va s'occuper en priorité de la recherche fondamentale et le nouveau pôle CRP de la recherche appliquée. On a besoin de la complémentarité des deux entités», a souligné le ministre, qui a salué et assuré de son soutien ce projet ambitieux.

Aucune coupe au niveau du personnel n'est d'ailleurs prévue. «L'idée est de regrouper nos forces et de développer ainsi un plus de masse critique. On pourra même offrir de nouvelles perspectives de carrière à nos chercheurs», a indiqué Fernand Reinig, directeur général du CRP Gabriel-Lippmann.

Pour les deux autres entités de recherche publique, le CRP Santé et le Centre d'études de populations, de pauvreté et de politiques socio-économiques (CEPS), la porte n'est pas fermée. Bien au contraire. Selon François Biltgen, il est même souhaitable qu'à moyen terme, le Luxembourg dispose d'un CRP unique, qui formerait un pôle complémentaire à la recherche menée à l'université.

Nouveau président pour le CEPS

Confronté à de nombreuses turbulences en interne (lire notamment notre édition du 10 mars), le CEPS/Instead compte repartir du bon pied. Hier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, François Biltgen, a officialisé en marge de l'annonce de la fusion des CRP Tudor et Gabriel-Lippmann, que Raymond Wagener, président de l'Inspection générale de la Sécurité sociale (IGSS), remplacera à la tête du conseil d'administration du Centre d'études de populations, de pauvreté et de politiques socioéconomiques Georges Schroeder, l'actuel président du Conseil d'État.

La mission première de Raymond Wagener sera selon le ministre de «remettre sur de nouvelles voies» le CEPS/Instead. Le Centre sera ainsi amené à recentrer sa mission afin d'intégrer à moyen ou long terme la plate-forme commune du «New CRP».

David Marques

 

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