La science au chevet de la planète

Le développement durable, ce n’est pas du «feel good». C’est un effort qui doit être mené par les gouvernements, les entreprises et le grand public, avec l’aide de la science.

Source : paperjam.lu
Date de publication : 07/07/2022

 

Changement climatique, perte de la biodiversité, exploitation des ressources non renouvelables, croissance des inégalités: nul doute n’existe au sein de la communauté scientifique quant à l’urgence d’agir. Le grand public également est de plus en plus conscient de l’importance du développement durable, et attend des gouvernements et des entreprises qu’ils apportent leur pierre à l’édifice en fonction de leurs impacts, de leurs moyens et donc de leur capacité d’agir en adéquation avec leur responsabilité pour la société d’aujourd’hui et de demain.

Aller au-delà de la RSE: l’approche «sustainable by design» 

Pour faire du développement durable, il faut aller au-delà de la volonté immédiate de faire du marketing en mettant en avant à tout-va le terme de «Durabilité» – ou «Sustainability». La Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) ne peut pas se focaliser uniquement sur la création d’un sentiment de «feel good» pour les clients et le personnel. Planter des arbres pour viser la «neutralité carbone», c’est non seulement passer à côté du problème, mais c’est surtout du marketing et du greenwashing. La neutralité carbone ne doit pas se faire à l’échelle des entreprises, mais à l’échelle des États pour y arriver à l’échelle de la planète. Les motivations viennent essentiellement du régulateur et des prix, et pour l’instant le prix de la pollution n’est pas inclus dans le prix des ressources achetées par les entreprises. Elles doivent alors se poser la question: qu’est-ce qui se passe ailleurs dans le monde? Je suis convaincue que les entreprises doivent se concentrer sur le cœur de leur business, s’attaquer à leur cause, leur «raison d’être», et prendre en compte l’ensemble des externalités liées à leurs activités pour développer à la fois leur vision et leur stratégie. 

La conception durable – ou «sustainable by design» promue également par le List – est une approche qui vise à intégrer les aspects environnementaux, économiques et sociaux très tôt dans le processus de conception d’un produit afin d’améliorer ses performances en matière de durabilité tout au long de son cycle de vie, de l’approvisionnement en matières premières à sa fin de vie. L’objectif est de développer des produits qui ne répondent pas seulement aux spécifications techniques, mais qui peuvent aussi être plus sûrs et plus durables, par exemple en améliorant l’efficacité énergétique ou en utilisant des produits chimiques inoffensifs pour l’homme et l’environnement.   

En effet, de nombreux produits présentent encore des effets secondaires involontaires qui ont été négligés lors du processus de développement. Au List, nous voulons changer cela, et la société attend des chercheurs qu’ils aident les entreprises et les gouvernements à atteindre les objectifs de développement durable ou «Sustainable Development Goals» (SDGs). Les politiques évoluent également dans ce sens, notamment avec le Green Deal européen.

Un cadre pour aider les entreprises dans leur transition écologique 

Pour aider les entreprises, le List définit un cadre pour la conception de technologies, de produits et de processus dans une optique de durabilité. Basé sur une réflexion sur le cycle de vie, ce cadre vise à identifier les choix de conception les plus pertinents, à estimer les impacts et les risques futurs du produit lorsqu’il sera mis sur le marché et à soutenir la définition et la réalisation d’objectifs pour améliorer la performance environnementale et sociale du produit. Cette démarche est adaptée en fonction de la maturité de la technologie, afin de faciliter son adoption systémique. Cette approche «sustainable by design» vise également à éviter le greenwashing grâce à un processus de quantification et de vérification.

D’autres cadres existent afin d’améliorer le bilan environnemental et social, tels que l’initiative «Science-based targets»  qui aide différents secteurs économiques à contribuer aux objectifs de l’Accord de Paris, le cadre GRI visant à permettre à des tiers d’évaluer l’effort de l’entreprise pour réduire l’impact environnemental de ses activités et de sa chaîne d’approvisionnement ou le Pacte Mondial des Nations Unies, un cadre général très accessible. À l’échelle nationale, on peut citer le label ESR.  

Le List montre l’exemple 

Le List s’efforce d’ailleurs d’appliquer cette approche à ses propres opérations: nous nous engageons à montrer l’exemple tant dans nos activités de recherche que dans notre mode de fonctionnement quotidien. Les premiers travaux ont été lancés en 2019 à travers la création du groupe de travail «Sustainability». Nous avons achevé en 2020 une évaluation approfondie de notre empreinte carbone selon le standard international du «Greenhouse Gas Protocol». Des impacts de nos bâtiments, à ceux de nos achats, de notre consommation ou encore de nos habitudes de mobilité, nous avons analysé l’impact de chacune de nos opérations. Cette première étape a déjà permis de soumettre et de mettre en œuvre plusieurs recommandations. Nous avons décidé par exemple d’améliorer la capacité de contrôle de notre consommation électrique et d’utiliser une énergie verte certifiée.

Le développement durable doit aller bien au-delà de la conformité  

Le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), publié en avril 2022, en appelle à une action immédiate pour assurer «un avenir vivable». Le List se mobilise et prêtera main-forte aux entreprises ambitieuses qui souhaitent aller au-delà de la conformité et faire du développement durable une réalité.

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