Le financement au coeur de la «révolution» environnementale

Le secrétaire d'Etat, Camille Gira, à la conférence organisée par Deloitte et l'ambassade de Pologne

Source : Luxemburger Wort
Date de publication : 05/10/2015

 

Intervenant lors d'une conférence qu'organisait Deloitte, en collaboration avec le Luxembourg-Poland Business Club et l'ambassade de Pologne, dans les locaux de la firme d'audit, le secrétaire d'Etat au Développement durable et aux Infrastructures, Camille Gira, s'est réjoui que les ministres de l'Environnement de l'UE, dont le conseil s'est tenu le 18 septembre à Bruxelles, ont trouvé un accord pour fixer un mandat à l'Union européenne en vue du sommet de Paris sur le changement climatique. D'après Camille Gira, il est assez inhabituel que les Vingt-Huit trouvent une position commune deux mois avant la tenue d'une conférence aussi primordiale. Dans son communiqué, le Conseil a confirmé l'engagement des Etats membres de l'UE de réduire d'au moins 40% d'ici 2030 les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990. Le document retient aussi que pour que le réchauffement climatique reste en dessous de 2%, ces émissions doivent tendre vers zéro d'ici la fin de ce siècle.

Camille Gira a qualifié de « révolution » la volonté d'atteindre cet objectif, car celui-ci exige un changement radical de nos habitudes. D'après lui, la conférence de Paris prêtera son cadre pour discuter des questions de financement de la lutte contre le changement climatique. Le secrétaire d'Etat s'est dit confiant que cette réunion aboutisse à un résultat probant, étant donné que 66 pays ont déjà fait état de leur engagement à contribuer à moyen ou long terme à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à développer le secteur des énergies durables.

Des modèles à suivre... et à inventer

Selon M. Gira, la lutte contre le changement climatique ne doit pas être perçu comme un danger pour l'industrie, mais plutôt comme une opportunité d'organiser la transition énergétique. Un pays comme l'Allemagne a compris qu'elle pouvait devenir plus compétitive en investissant dans le domaine des énergies durables, une approche qui offre un nouveau champ pour diversifier l'économie, a-t-il ajouté. La sensibilisation doit aussi passer par le réseau local, a indiqué le secrétaire d'Etat, qui a rappelé qu'au Luxembourg, 95 communes sur les 106 que compte le pays ont signé le « pacte climat ». Portant sur la période 2013-2020, cet accord consiste à encourager la réduction de la consommation d'énergie et les coûts qui en résultent. Camille Gira a aussi mentionné l'importance de modifier l'approche en matière de recyclage en favorisant l'économie circulaire au détriment du recyclage linéaire.

Une présentation de modèles innovants sur le plan technologique a suivi l'intervention du secrétaire d'Etat. Du côté grand-ducal, le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) dispose d'un département de recherche et d'innovation dans le domaine environnemental (ERIN) qui regroupe près de 170 collaborateurs scientifiques et ingénieurs. La société SWIRL est une start-up qui fabrique des éoliennes, tandis que la firme CPPE s'est spécialisée dans les processus de dépollution des industries de métaux lourds et de produits chimiques.

Du côté polonais, la société Ekoton a été créée au milieu des années 1990 par des experts en matière de traitement des eaux usées et a diversifié ses activités par des études d'impact environnemental. Quant à la société M3 System, elle œuvre dans l'aménagement de maisons passives et l'utilisation d'énergies renouvelables.

LAURENT MOYSE

 

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