«Nous faire connaître et attirer les bonnes personnes»

Dernier arrivé en date de l’industrie du «new space» au Grand-Duché, Spire Global entend développer ses activités d’exploitation des données recueillies par satellite via un nouveau siège européen. Explications des implications avec Peter Platzer, son CEO.

Source : paperjam.lu
Date de publication : 17/11/2017

Monsieur Platzer, lors de l’annonce de votre implantation, vous avez annoncé le lancement de recrutements pour atteindre 250 personnes à terme. Quelles sont les premières étapes de ce processus?

«Début janvier, cinq personnes, dont moi, déménageront au Luxembourg. L’une des tâches à réaliser dès le premier jour sera de recruter du personnel. Nous allons débuter avec 20 postes dont les descriptions seront mises en ligne ce vendredi et la finalité sera effectivement d’atteindre les 250 personnes dans notre siège européen qui devrait se situer dans la capitale. Nous avons eu des premiers contacts pour débuter nos recherches, mais il est encore trop tôt pour donner plus de détail.

Quel type de locaux recherchez-vous? Des espaces pour vous permettre de mettre sur pied une production ou plutôt des bureaux traditionnels?

«Il faut nous voir comme une société d’analyse de données. Ce qui signifie que la majorité de nos employés travaillent avec des logiciels, et donc la part de notre activité liée à la construction de satellites ne représente qu’une part réduite. Ce que nous vendons est une analyse des données issues des satellites. C’est-à-dire que nous créons les données à partir des satellites, ce qui signifie que nous possédons des produits que personne d’autre ne possède et nous créons des produits basés sur ces données.

Comment décririez-vous la technologie que vous utilisez?

«Les données que nous utilisons sont issues de la constellation de satellites que nous possédons et qui couvrent entièrement le globe toutes les 50 minutes. Dans les mois à venir, nous serons en capacité d’apporter une couverture toutes les cinq minutes. Cela est particulièrement utile, par exemple, dans la lutte contre la pêche illégale ou contre la piraterie. Les océans, au-delà des eaux territoriales, sont un réel Far West, régis par aucune loi et où bon nombre de choses peuvent intervenir.

Quels sont donc vos clients? Des gouvernements? Des sociétés privées?

«Les deux. Ce peut être une firme qui désire que les chargements transportés par ses navires ne soient pas attaqués ou des États qui souhaitent faire le suivi d’une situation précise sur une partie du monde. La surveillance des effets du changement climatique fait aussi partie des aspects qui intéressent nos clients, notamment ceux issus des pays en voie de développement, pour qui l’analyse de données compense le manque d’infrastructures par rapport à ce qui peut exister en Allemagne ou aux États-Unis, par exemple.

Quelle stratégie allez-vous adopter au Luxembourg pour vous démarquer de la concurrence?

«Il n’y a pas vraiment de stratégie très élaborée, j’entends par là que nous avons l’intention de recruter des gens compétents, que ce soit des développeurs de logiciel, des designers dédiés à l’expérience utilisateur ou des commerciaux. Pour cela, nous allons nous faire connaître en étant présent sur des événements notamment et attirer les bonnes personnes. Car, comme pour l’ensemble des bureaux que nous avons déjà à l’exception de celui de San Francisco, celui de Luxembourg créera de la technologie liée aux satellites et à leur exploitation.

Dans l’idée du gouvernement, les nouvelles sociétés implantées doivent avoir des liens avec les instituts de recherche luxembourgeois. Un tel partenariat est-il en cours ou envisagé?

«Nous avons rencontré ces acteurs, que ce soit le List ou l’Uni par exemple, mais je ne peux pas annoncer quelque chose de concret à cette étape de nos échanges.»

JEAN-MICHEL HENNEBERT

 

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