Pour plonger dans le bain bouillonnant du changement

Luxembourg et le LIST organisent la conférence internationale sur le Life Cycle Management jusqu'à mercredi

Source : Luxemburger Wort
Date de publication : 04/09/2017

Les chercheurs cherchent. Les industriels produisent. Les politiques animent. Et si la réunion pour trois jours de ces trois familles au centre de conférences du Kirchberg était la meilleure manière d'activer le changement?

De ce bain bouillonnant de 750 personnes de 45 pays doit naître la certitude qu'on peut passer de la science à l'innovation pour le bien de la communauté. Des recherches menées au LIST pour Delphi automotive ont permis par exemple de montrer en quoi un injecteur à gaz naturel pouvait être plus efficace que les traditionnels injecteurs des moteurs au diesel. Le Fonds national pour la recherche se penche actuellement sur l'impact de la politique de mobilité électrique sur son développement réel afin d'éclairer le politique dans sa prise de décision.

«Le Life Cycle Management (LCM) est une discipline qui existe depuis une vingtaine d'années», explique le responsable de la recherche et du développement de 32 chercheurs au LIST, Enrico Benetto.

«Il ne suffit pas de parler d'économie circulaire. Il faut aussi pouvoir qualifier la durabilité des produits et des technologies. Qu'est-ce qui est vraiment rentable? Qu'est-ce qui est vraiment acceptable par la société? Nous établissons des méthodes pour mesurer dans quelle mesure le recyclage ou l'économie circulaire sont bons.» Pour que l'économie circulaire soit réellement efficace.

Trois axes principaux

La conférence s'articulera autour de trois axes principaux, la ville et le bâti, les industries comme la chimie, l'industrie pharmaceutique et automobile et l'agrofood et les territoires.

«La demande des consommateurs est de plus en plus grande vis-à-vis des industriels. La chimie et l'automobile l'ont bien compris. La construction aussi si l'on pense, au Luxembourg, à la maison à énergie passive. Les jeunes générations veulent de plus en plus travailler pour des entreprises responsables et engagées et plus qui se contentent de satisfaire leurs actionnaires. Nous sommes arrivés à un point de non-retour», assure ce polytechnicien de Turin. Les Luxembourgeois ont postulé en 2013 pour accueillir cette conférence internationale biennale et ils ont été retenus l'année suivante, signe de reconnaissance de la communauté scientifique pour ces centres de recherche lancés en 2006 et qui comptent aujourd'hui quelque six cents chercheurs.

Bertrand Piccard, invité vedette

Pour s'assurer que nos trois tiers allaient bien se parler au cours de ces trois journées, les organisateurs sont allés au-delà de la joie d'accueillir Bertrand Piccard, mondialement connu avec son avion solaire Solar Impulse. De lundi à mercredi, les participants pourront aller s'informer des instruments financiers qu'ils peuvent solliciter auprès de la Banque européenne d'investissement. Ou se rencontrer dans des «match makings» organisés par la Chambre de commerce. Vendredi, plus de deux cents rendez-vous avaient été pris entre industriels et chercheurs. Dans cinq forums parallèles, une vingtaine de sociétés viendront présenter leurs produits révolutionnaires et un jeu à base de deux cents «posters» permettront de gagner des lots offerts par les uns aux autres.

La huitième édition doit aider encore à simplifier les procédures trop souvent trop complexes, à améliorer la myopie de dirigeants qui ont le nez trop collé aux ratios coûts/bénéfices et à montrer par la pratique que la volonté peut déplacer des montagnes dans le changement. Même les chercheurs y trouvent leur intérêt. «Ca nous permettra de voir où les industriels ont besoin de recherches spécifiques», conclut M. Benetto.

 

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