Analyse des algues bleues installées dans les eaux de baignade du Luxembourg

Publié le 03/08/2018

Le mardi 31 juillet 2018, à l’occasion d’une conférence de presse portant sur les mesures de sensibilisation et de prévention suite à la présence constatée d’algues bleues dans les zones de baignade au Luxembourg, le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) a présenté son expertise en microbiologie environnementale.

Le LIST a en effet été mandaté par l’Administration de la gestion de l’eau suite au constat de la prolifération de cyanobactéries, également appelées « algues bleues », au niveau du lac de la Haute-Sûre et du lac de Weiswampach. Ces cyanobactéries produisent en effet des toxines potentiellement dangereuses pour l’homme, la faune aquatique, les animaux domestiques et le bétail. Microscopiques et peu visibles à l’œil nu, elles peuvent entrainer maux de têtes, gastro-entérites, irritations de la peau voire, de manière plus importante, attaquer, par la suite, le foie et le cerveau.

Des prélèvements d’échantillons confirment la présence de toxines

Le LIST prélève continuellement des échantillons d’eau à différents endroits des lacs de la Haute-Sûre et du lac de Weiswampach, représentant 2 des 3 eaux de baignade du Luxembourg. Les chercheurs procèdent ensuite à leurs analyses détaillées en vue de déterminer la composition des espèces des cyanobactéries.
Depuis leur laboratoire, ils ont pu confirmer la présence de toxines émises par les cyanobactéries. Ils ont également pu établir que les toxines présentes dans les eaux provenaient notamment de l’espèce Microcystis sp., une cyanobactérie d’eau douce.

Une apparition précoce aux conséquences sur le long terme

Une telle apparition d’efflorescences de cyanobactéries est exceptionnellement précoce et cela a des impacts sur l’économie et le tourisme luxembourgeois. Leur prolifération a en conséquence entraîné en cette fin du mois de juillet 2018, une interdiction de baignade et de toute activité nautique à effet immédiat. Cette interdiction sera effective jusqu’à la dissipation des cyanobactéries. Sur ce point, les experts du LIST n’envisagent pas une amélioration de la situation avant probablement le mois d’octobre ou de novembre lorsque les masses d’eau se mélangeront à nouveau et que la température diminuera.
A l’heure actuelle, seul les étangs de Remerschen sont épargnés par les cyanobactéries et leurs toxines. Ces eaux de baignade restent ouvertes au public mais leur surveillance est renforcée. Les chercheurs du LIST sont prêts à intervenir en cas de constatation éventuelle de cyanobactéries.

Des ressources en eau à protéger

Les raisons de ce développement massif de cyanobactéries peuvent être une conséquence du beau temps que connaît le pays depuis quelques semaines, mais cela ne peut pas tout expliquer. La composition même de l’eau, chargée en azote et en phosphore, doit être prise en compte.

Dans les années à venir, la protection des ressources en eau devra ainsi être au cœur des discussions. Limiter l’apport en azote et en phosphore dans les eaux de baignade, grâce à l’amélioration tant du traitement des eaux usées que du dialogue avec les agriculteurs des bassins versants se révèle indispensable.

Photographie : copyright Police Grand-Ducale

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