Au-delà de l'humain : les spin-offs du LIST acceptent le défi des technologies de la prochaine génération

Publié le 17/12/2018

Le cerveau humain est à l'origine de réalisations remarquables : il a construit des ponts et des chemins de fer, dénoué le mystère du génome humain, écrit des symphonies et des romans intemporels. Cependant, en termes d'efficacité, il a ses limites. Le fait que les progrès technologiques dépendent de l'implication des humains pour réaliser leur plein potentiel a inévitablement restreint leur développement de différentes façons.

Ces limites sont peut-être plus clairement visibles en ce qui concerne les voitures. Un rappel automatique invitant à attacher une ceinture de sécurité qui compte, pour réaliser cette action, sur un être humain pouvant s'avérer impatient ou imprudent, est une mesure de sécurité nettement moins efficace que si la voiture était en mesure de le faire automatiquement. La même chose peut être vraie quand il s'agit de s'arrêter à un feu rouge ou de faire un écart pour éviter un piéton. Lorsqu'il y a une implication humaine, il existe une limite à ce que l'innovation technique peut réaliser.

Exploiter l'intelligence artificielle et le Big Data

L'avènement de l'intelligence artificielle et l'exploitation du Big Data ont rendu possible un nouveau modèle dans lequel l'humain ne figure plus dans l'équation. Les machines peuvent être formatées pour accomplir des tâches au moins aussi bien qu'un être humain et, dans certains cas, nettement mieux. Elles peuvent être programmées pour interpréter les données qu'elles stockent ou reçoivent, et prendre des mesures sur la base de cette interprétation. La technologie peut rationaliser et atteindre un objectif spécifique, permettant aux humains d'être absents du processus.

L'efficacité potentielle offerte par le contournement des humains, qui permet à la technologie de rassembler des données et de déterminer des actions, est phénoménale. Parmi les exemples, on peut citer les systèmes d'arrosage qui mesurent le niveau des précipitations et ajustent leur débit en conséquence, ou les dispositifs médicaux qui mesurent la glycémie et se déclenchent automatiquement pour distribuer le bon dosage d'insuline. Les utilisations de ce type d'automatisation s'étendent aux soins de santé, aux services financiers, aux chaînes d'approvisionnement du commerce de détail et à la gestion des ressources de toutes sortes.

Désintermédiation du facteur humain 

Parmi les entreprises qui sont les instigateurs ou les bénéficiaires de cette désintermédiation du facteur humain, on compte ces dernières années plusieurs des entreprises spin-off du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST). Prenez RTC4Water, lancée en 2014 par trois chercheurs qui pensaient pouvoir améliorer l'efficacité des systèmes de gestion des eaux usées et de distribution d'eau grâce à la technologie. Ils ont décidé de s'attaquer à un énorme problème. L'Institut Worldwatch rapporte que la pénurie d'eau affecte déjà un tiers de la population mondiale, et devrait croître en ampleur et en urgence en raison de la croissance démographique mondiale et de la hausse des revenus.

RTC4Water travaille maintenant avec un large éventail de clients à travers le monde, allant des producteurs de vin aux services de la lutte contre les incendies, afin de remédier aux inefficiences du réseau et des ressources physiques dans les installations de traitement des eaux usées et de distribution d'eau. Un récent projet visant à traiter l'efficacité de l'eau a été mené à proximité, dans la ville luxembourgeoise de Wormeldange, dans la vallée de la Moselle, dont l'économie est basée sur la production de vin. La directive-cadre sur l'eau de l'Union Européenne exigeait que les responsables locaux surveillent leur capacité quotidienne de réserve en eau afin d'éviter les pénalités financières. RTC4Water a aidé la ville à significativement améliorer son efficacité et à réaliser des économies de coûts, qui ont toutes bénéficié aux vins de la région.

Prise de décision en agriculture de précision

Une autre société s'appuyant sur une technologie de pointe qui permet de lutter contre les problèmes liés à l'environnement, Agroptimize, a été fondée dans le cadre d'un partenariat entre le cabinet de conseil agricole Wanaka et l'unité de recherche en agrométéorologie de l'Université de Liège et son laboratoire de climatologie en association avec le LIST. Agroptimize est spécialisée dans le développement technologique et la commercialisation d'outils de prise de décision en agriculture de précision pour les marchés européens et africains. Ces outils testent et analysent les données sur les conditions du sol et le développement des plantes afin de créer des conditions de croissance optimales.

L'automatisation peut également apporter la rigueur nécessaire à des activités telles que l'évaluation et le marquage, qui sont souvent exposés aux préjugés humains. Open Assessment Technologies, un fournisseur de solutions d'évaluation open source pour l'éducation et l'emploi dans le secteur public, a trouvé un marché international pour sa plateforme TAO conçue pour améliorer l'efficacité des processus de tests et garantir l'objectivité grâce au marquage automatique.

Mise en contexte des systèmes informatiques

D'autres entreprises utilisent la technologie pour améliorer l'efficacité des acteurs humains. Le cabinet de conseil Abacus vise à identifier et formaliser les exigences commerciales, et développer des solutions informatiques pour les gérer. Cela permet de s'assurer que, dans la mesure du possible, les processus opérationnels s'exécutent en toute transparence, en supprimant des étapes et des obstacles inutiles. 

Abacus réfléchit aux solutions informatiques dans leur contexte commercial global, notamment les aspects organisationnels, en s'appuyant sur la gestion de processus opérationnels solides, la gestion de projets et les compétences techniques. La société cherche à remédier au fait que l'efficacité des solutions technologiques n'est souvent pas entièrement atteinte en raison de problèmes dans l'écosystème dans lequel elles sont mises en œuvre.

La science de pointe

Une autre entreprise spin-off du LIST, Lion Nano-Systems, fournit aux scientifiques des instruments analytiques de pointe, qui donnent des résultats meilleurs que ceux qui pourraient obtenus avec un humain, en travaillant avec certains des plus grands noms dans les domaines de la microscopie et de la micro-analyse en vue de créer des outils analytiques avancés. Les dernières innovations de la société font que des objets « infiniment petits » peuvent être explorés à des échelles sans précédent, ce qui permettra aux scientifiques de mener une analyse de surface à une résolution d'environ 10 nanomètres - environ 10 000 fois plus petit que le diamètre des cheveux humains.

Molecular Plasma Group, anciennement connu sous le nom de Tailwind et basé au centre d'incubation technologique Technoport du Luxembourg à Foetz, mène le développement et la conception d'applications dans le domaine des fonctionnalités de surface personnalisées, y compris l'adhérence, la libération, la super-hydrophobie ajustable et l'ancrage de biomolécules sur le substrat. La société peut concevoir, construire et entretenir des équipements allant de systèmes de laboratoire pour les installations de R&D et les universités aux systèmes de production industrielle.

> Cet article est à l'honneur de la troisième édition de LIST Quarterly. Découvrez la e-newsletter de décembre 2018 en anglais ou en français, ou visitez la page dédiée sur list.lu.

 

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