Bulletin météo LIST - Printemps 2018

Publié le 07/06/2018

Le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) conjointement avec l'Administration des services techniques de l'agriculture (ASTA) et MeteoLux, vient de publier l'analyse des données météorologiques recueillies dans le cadre des activités de surveillance à long terme des variables hydroclimatologiques pour le printemps 2018.

Le printemps 2018 a été marqué au Luxembourg par un temps plus chaud et, dans l'est du pays, plus humide que la moyenne annuelle.

Situation météorologique

Le printemps 2018 s'est caractérisé tout au long du mois de mars par un temps très froid, suivi en avril et mai de températures souvent estivales. En mars, les flux de secteur est et nord-est ont apporté une masse d'air plus froid sur le Luxembourg. Avril a surtout été marqué par la persistance de zones de haute pression. Il en a résulté des températures estivales et un ciel parfaitement dégagé, mais la troisième décade a vu l'arrivée de masses d'air maritime instable et frais typiques d'un mois d'avril. Si le début du mois de mai a été chaud et sec, l'arrivée, dans la seconde quinzaine, de masses d'air souvent humide et chaud sur le Luxembourg a accru le risque d'orages.

Températures

Au printemps 2018, les températures moyennes saisonnières mesurées par les stations de l'ASTA (Administration des services techniques de l'agriculture) et de MeteoLux se sont révélées supérieures aux relevés de la même période entre 2001 et 2010. L'écart le plus faible de 0,2 °C a été mesuré par la station d'Oberkorn (ASTA), tandis que le plus important a été enregistré par la station de Findel (MeteoLux) avec 1,3 °C, soit 1,9 °C de plus par rapport à la période de référence 1981−2010. La température maximale absolue de l'air évaluée par les stations précitées au printemps 2018 s'élève à 29,4 °C selon le relevé effectué le 28 mai à Schimpach. De même, les températures indiquées par la station de Findel ont été supérieures à celles des périodes comparables, notamment en avril et mai. Le mois de mai 2018 a été le plus chaud depuis l'enregistrement des premiers relevés par la station de Findel en 1947.

Précipitations

Le total des précipitations dans l'est du pays par l'ASTA et par MeteoLux à Findel a été supérieur aux niveaux enregistrés par ces mêmes stations de 2001 à 2010. En revanche, des écarts négatifs ont été mesurés dans l'ouest et le nord. L'écart le plus faible de -4 % a été enregistré par la station d'Oberkorn. À Reuler, un déficit de précipitations de près d’un quart (-23 %) a été mesuré, contre une hausse de 42 % à la station d'Echternach. Parmi tous les sites présentement évalués, le cumul de précipitations le plus important au cours de ce printemps a été atteint aux stations d'Echternach et d'Ettelbruck, avec environ 220 mm. Le gradient pluviométrique mesuré à la station de Findel fait état de niveaux relativement faibles en mars et en avril, suivis d'une période plus humide en mai. La fin de la saison a été ponctuée d'orages violents et de pluies intenses durant la nuit du 1er juin (voir graphique central).

Actualité : les temps sont durs pour les producteurs

Le mois d'avril très chaud et relativement sec a été extrêmement favorable à la croissance du colza. Le long de la Moselle, la période de floraison a été d'environ 24 jours, soit la plus courte depuis 2008. Les conditions climatiques associées à cette forte croissance ont occasionné un flétrissement physiologique des bourgeons, une chute de la croissance qui conduit à l'assèchement des bourgeons. Une autre conséquence de cette situation climatique est la forte réduction de la durée d'action des insecticides pulvérisés contre le méligèthe du colza à seulement 3 à 5 jours par endroits. À cela s'ajoutent les dégâts causés localement par la grêle le 29 avril.

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 Ivonne TREBS
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