La 5G au service de la sécurité automobile en zone transfrontalière

Publié le 25/06/2021

Alors que la popularité de la 5G ne cesse de croître et son déploiement de s’intensifier dans le monde entier, de nombreuses études et recherches sont menées sur sa sécurité et les menaces éventuelles auxquelles elle pourrait faire face.

Comme l’expliquait l’un des coordinateurs du projet, Sébastien Faye, de le département ITIS (de l’anglais IT for Innovative Services), la sécurisation des communications et des réseaux 5G utilisés par les véhicules sont au cœur du projet 5G-INSIGHT. « Ce projet se concentre sur l’utilisation et la sécurisation des réseaux véhiculaires qui s’appuient sur la 5G. Ce qui rend le projet particulièrement intéressant pour le Luxembourg, c'est que nous nous concentrons sur les zones transfrontalières, où de nombreux problèmes peuvent se poser ».

S’agissant d’un projet transfrontalier, 5G-INSIGHT est financé par ANR côté français et par le FNR côté luxembourgeois, dans le cadre de son programme de financement INTER. Le projet s’étale sur trois ans et implique cinq partenaires différents : trois universités en France et deux entités au Luxembourg, à savoir l'Université du Luxembourg et le LIST.

« Bien que la 5G soit sur toutes les lèvres et jouisse d’une grande popularité, en réalité, les réseaux sont loin d’être entièrement déployés et suffisamment matures pour des applications avancées comme la mobilité connectée, coopérative et automatisée. Les infrastructures 5G sont encore limitées en France et au Luxembourg, et la plupart s’appuie sur une architecture non autonome, ce qui signifie qu'une grande partie du réseau (y compris la partie centrale) est encore basée sur la 4G », a déclaré Sébastien, « Sans compter les facteurs qui limitent le déploiement de la 5G, comme les limites et les règlements pour les champs électromagnétiques (voir le projet 5G-EMIT) ou encore la sécurité et les questions de confidentialité liées à la 5G ».

Avec la 5G, de nouvelles architectures orientées services ont vu le jour grâce à ce que l’on appelle le « découpage du réseau », autrement dit la création de plusieurs réseaux virtualisés sur une infrastructure 5G : chacun répondant à une utilisation bien précise et ayant donc des capacités propres (en matière de latence, de débit ou encore de connectivité). Cette approche permet notamment de fournir un service réseau plus personnalisé, adapté aux applications connectées, dont les besoins en matière de latence, de débit, d'évolutivité ou même d'allocation des ressources réseau peuvent varier. Sébastien a également souligné que "même si cela n’est pas totalement le cas aujourd’hui, cela le sera dans les années à venir ».

Bien que les risques encourus par les véhicules via les réseaux cellulaires puissent rappeler des scènes de film dramatiques, avec des voitures contrôlées ou immobilisées à distance par des hackers, en réalité, les questions de sécurité et de confidentialité liées à la 5G doivent être étudiées avec attention. « La 5G est en train d’être déployée partout mais il y a encore de nombreux aspects à développer, comme la sécurité et le respect de la vie privée », a déclaré Sébastien.

Le projet se penche également sur l’utilisation de la technologie V2X (de l’anglais Vehicle-to-Everything), notamment via la 5G : « La V2X cellulaire permet aux véhicules de communiquer entre eux et avec les infrastructures. Pour cela, nous avons besoin d’architectures de réseau complexes, sur lesquelles greffer des réseaux virtuels. Dans le cadre de ce projet, nous allons pouvoir étudier ces architectures via des applications véhiculaires concrètes, ainsi que les menaces potentielles et la manière d’en limiter les risques. Il existe différentes manières de faire mais nous, nous allons d’abord essayer d’anticiper les attaques potentielles en analysant les traces du réseau et les données qui passent par le réseau véhiculaire. Nous étudierons également l'utilisation de la blockchain pour mieux gérer la vie privée des utilisateurs qui traversent la frontière ».

L’une des principales missions du LIST sera de générer des données de mobilité et de réseau pour créer les modèles du projet. Une fois collectées, les données seront augmentées artificiellement à l’aide de techniques d’apprentissage poussées. La simulation et éventuellement l'émulation de réseaux seront également utilisées pour produire une version numérique de la zone transfrontalière entre la France et le Luxembourg, pour la conduite automatisée et connectée.

En matière de sécurité des véhicules, trois cas de figure sont actuellement étudiés : la fusion ou la séparation automatiques des voies et le dépassement, la régulation du trafic en temps réel et la protection des usagers vulnérables assistés par le réseau.

Si ce projet de joint-venture se penche sur la communication 5G entre véhicules dans la zone transfrontalière France-Luxembourg, il permettra également (dès que possible) de créer des synergies avec d’autres pays frontaliers en Europe, dans le cadre de nouveaux projets 5G.

Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter le site dédié au projet 5G-INSIGHT.

 

 

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 Qiang TANG
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