LA RECHERCHE DU LIST POUR DES MISSIONS SPATIALES HABITEES EN TOUTE SECURITE

Publié le 03/02/2021

Les navettes spatiales sont un environnement particulier qui requiert un haut niveau d’exigences. Afin d’assurer la sécurité des astronautes contre la prolifération d’agents pathogènes, tels que des bactéries ou parasites, des dépôts antimicrobiens sont appliqués sur les diverses surfaces intérieures de l’habitacle. Si des solutions efficaces sont d’ores et déjà employées, la communauté scientifique a néanmoins prouvé leur risque de toxicité au long terme en raison de leur composition à base de particules de métaux lourds.

Choisis par l'Agence Spatiale Européenne (ESA) en 2019 afin de développer de nouveaux traitements de surface antimicrobiens non toxiques dans le cadre du projet NBactSpace (ESA AO/1-9363/18/NL/KML), David Duday et l’ensemble de l’équipe ont mis au point de nouvelles approches qui s’avèrent aussi efficaces que les solutions commerciales existantes. Cependant, les chercheurs ont ici réussi à remplacer les particules de métaux lourds couramment utilisées par des matériaux non toxiques et biosourcés.

Une approche biosourcée qui concurrence l’efficacité du marché 

« Tout comme les échantillons commerciaux, nous avons pu réduire l’activité des bactéries d’environ 6 ordres de grandeur. En d’autres termes, c’est comme si nous passions de 100 millions de bactéries à 100 bactéries », détaille David, chercheur au LIST et responsable de ce projet. Ces résultats prometteurs ne s’arrêtent cependant pas là ! A travers de multiples tests, les chercheurs sont parvenus à démontrer la non-cytotoxicité ainsi que la durabilité de leur dépôt.

Fruit d’une expertise croisée en chimie, matériaux, traitement et analyse de surfaces, tests de durabilité, microbiologie et toxicologie, les revêtements développés prouvent une forte capacitée d’inactivation de deux grandes familles de bactéries (Gram + et Gram -), qui sont à l’origine de nombreuses infections. « Ces bactéries étant retrouvées en conditions spatiales comme sur Terre, le champ d’application de cette innovation made by LIST pourrait s’étendre bien au-delà du domaine de l’aérospatial », témoigne David.

Des bactéries aux champignons : vers un revêtement antimicrobien commercialisable

Les chercheurs adaptent désormais leur dépôt pour qu’il ait un effet combiné sur un troisième type de pathogène : les champignons filamenteux de type A. niger ou les levures de type C. albicans. Radicalement différents des bactéries, ces pathogènes sont plus difficile à inactiver du fait de leur structure plus complexe. Au cours des derniers mois de ce projet, David et son équipe souhaitent ainsi passer d’un dépôt aux propriétés antibactériennes à un dépôt antimicrobien.

Soucieux de fournir une approche qui soit commercialisable, les chercheurs optimiseront par la suite leur revêtement en traitant des objets plus grands puis des objets commerciaux plus complexes dans un prochain projet. « A ce jour, nous avons pu valider nos résultats sur une surface de 30/20 cm2. Notre objectif est maintenant d’obtenir cette même efficacité sur des objets 3D et de plus grandes surfaces », conclut David.   

 

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Dr David DUDAY
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