Le Luxembourg intègre l’Infrastructure européenne de services blockchain

Publié le 03/09/2021

Dans la presse, en séminaire ou au détour d’une conversation entre collègues… La blockchain est sur toutes les lèvres !

Si ce nouveau système de stockage et de partage d’informations promet d’instaurer un climat de confiance, il n’en reste pas moins nébuleux pour bon nombre d’entre nous…

Mais alors comment définir la blockchain en des termes simples ?

C’est la mission que nous avons confiée à l’un de nos ingénieurs, Thierry Grandjean, spécialisé dans la sécurité des systèmes d’information, avant de se plonger dans le projet EBSILUX, lancé en 2020, en collaboration avec le Ministère de la Digitalisation, l’Université du Luxembourg et l’asbl Infrachain.

Pourquoi s’intéresser à la blockchain? 

Commençons par définir la notion de blockchain : il s’agit d’un registre comparable à celui qu’utilisaient les commerçants autrefois pour retranscrire et dater manuellement toutes leurs transactions. Dans le cas de la Blockchain, ce registre est partagé sur un réseau informatique « Peer To Peer ».

Avant d’être intégrée au registre, chaque transaction doit être vérifiée et validée par les membres du réseau: c’est ce que l’on appelle le mécanisme de consensus.  

Chaque membre dispose d’une copie complète du registre et peut en consulter l’historique à tout moment.

Cette organisation rend donc la blockchain plus résiliente, en évitant les points de défaillance unique (de l’anglais « Single Point of Failure »), et plus sécurisée, en ayant recours à des calculs cryptographiques plutôt qu’à un tiers de confiance.

Autre caractéristique importante de la blockchain : son immuabilité. Aucun membre ne peut modifier l’historique des transactions, ce qui offre de nouvelles perspectives, notamment en matière de traçabilité.

Et plus particulièrement à la certification des diplômes, avec le projet EBSILUX ?

En avril 2018, la Commission européenne lance l’Infrastructure européenne de services blockchain (EBSI) afin de développer des services publics transfrontaliers via un système de blockchain.

La consommation énergétique de certaines blockchains étant vivement critiquée, à l’instar du Bitcoin, les choix de la Commission se sont naturellement portés sur des systèmes moins énergivores.

La Commission avait alors proposé aux États membres et à la Norvège différents cas d’utilisation, dont la certification des diplômes, auquel le Luxembourg s’est tout particulièrement intéressé et pour cause : le gouvernement avait fait de la mobilité étudiante et de la coopération internationale l’unes de ses priorités.

En collaboration avec le Ministère de la Digitalisation, le centre interdisciplinaire pour la sécurité, la fiabilité et la confiance (SnT) de l’Université du Luxembourg et l’asbl Infrachain, nos ingénieurs travaillent actuellement sur une solution interopérable et transfrontalière basée sur le principe d’identité numérique souveraine (de l’anglais « Self-Sovereign Identity »), en redonnant à l’utilisateur le contrôle de ses identités et en lui permettant de choisir les attributs qu’il souhaite partager avec des tiers.

EBSILUX devrait ainsi permettre :

  • aux écoles et aux universités d’émettre des diplômes que l’on pourra authentifier sur la blockchain EBSI ;
  • aux jeunes diplômés de choisir les informations qu’ils souhaitent partager avec un employeur potentiel ;
  • à ce dernier de vérifier l’authenticité d’un diplôme sur la blockchain EBSI.

Et si ce n’était qu’un début ?  

« Le projet EBSILUX va bien au-delà de la mobilité étudiante et de la coopération internationale : il nous permet surtout d’explorer de nouvelles pistes en matière de sécurité de l’information, avec le soutien de la Commission européenne.

L’idée, c’est de renforcer notre expertise en matière de blockchain pour pouvoir l’appliquer à d’autres secteurs d’activité et hisser le Luxembourg au rang de pionnier(s). », nous confie Thierry.

 

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