Timon Schild : Les yeux vers la Lune et les pieds sur Terre

Publié le 02/05/2023

Qu’est-ce qui t'a motivé à faire une thèse dans le domaine du spatial ?

Mon parcours ne me prédestinait ni à la recherche ni au domaine du spatial : j’ai fait mes études à l’INSA de Lyon, en spécialité génie mécanique. Mais, j’ai pu y faire un double diplôme avec le Trinity College de Dublin. C’est au cours de deux années là-bas que j’ai eu l’opportunité de faire mon mémoire de master dans la thématique du spatial. Je me suis concentré sur le développement d’une partie annexe d’un petit satellite (Cubesat) du nom de EIRSAT-1. Après cette expérience, j’ai intégré l’Agence spatiale européenne dans le cadre d’un Graduate Programme. Basé pendant deux ans à Cologne, au Centre européen des astronautes, j’ai travaillé sur l’utilisation des ressources spatiales, un sujet qui m’a beaucoup plu. Il s’agit d’une thématique relativement jeune, où il y a encore beaucoup de choses à investiguer. C’est suite à cette expérience que j’ai décidé de faire un PhD pour pouvoir continuer dans ce domaine.

Tu as débuté ta thèse en juin l’année dernière. Peux-tu nous en dire plus ?

Pour les futures missions sur la Lune et notamment celles de longue durée, les agences spatiales visent l’établissement d’une base lunaire. En d’autres termes, une sorte de laboratoire sur la Lune, de la même manière que nous avons actuellement l’ISS en orbite terrestre. Mais pour que ceci soit possible, une des clefs sera que l’on puisse utiliser les ressources qui sont sur place pour soutenir nos astronautes et nos infrastructures. Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse à une ressource présente sur l’intégralité de la Lune, le régolithe lunaire. Mon objectif est de pouvoir extraire et utiliser certains matériaux qui composent cette poudre lunaire à travers un procédé d’électrolyse en sels fondus. Cette technique qui fournit de l’oxygène à partir du régolithe génère aussi un produit secondaire, des métaux. Et c’est précisément ce sur quoi je me focalise dans le but de créer des alliages performants qui pourraient être utilisés pour l’impression de pièces 3D métalliques sur la Lune!

Comment se passe cette première année de thésard ?

Je commence à mieux gérer mon organisation et mon temps ! Le risque sur ce sujet c’est que si je le voulais, je pourrais passer tout mon temps à faire des expériences. Mais cela voudrait aussi dire que je ne ferais pas d’analyses, de recherche littéraire, de traitement de données... et donc mes expériences ne serviraient pas à grand-chose.

Je suis en effet très rapidement parti aux Pays-Bas pour apprendre à utiliser un prototype de l’ESA capable de faire ce procédé d’électrolyse en sels fondus, en attendant l’installation d’un système similaire à l’ESRIC au cours de l’année prochaine. C’est passionnant et j’ai la chance de pouvoir bénéficier du savoir et des conseils des experts sur place.

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