Étude préliminaire sur la présence de diatomées sur les lichens

Auteurs

J. Bertrand, C. Coste, R. Le Cohu, J.-P. Renon, and L. Ector

Référence

Botany Letters, vol. 163, no. 2, pp. 93-115, 2016

Description

Les lichens des genres Evernia, Ramalina, Cladonia et Usnea sont presque toujours colonisés par des diatomées. Celles-ci semblent être capturées par le mucus exsudé par les algues symbiotiques et/ou par le mycobionte. Elles sont enveloppées dans les sorédies par le mycélium, puis probablement digérées. Sur les 313 espèces de diatomées dénombrées dans 18 récoltes de lichens (9 Evernia, 3 Usnea, 3 Ramalina, 2 Cladonia, 1 Pseudevernia), 41% ne sont présentes que dans une seule récolte et 16,9% seulement des espèces sont communes à plus de 10 récoltes. Le nombre de taxons par récolte est très important; il varie de 39 à 105 (en moyenne 85). À titre de comparaison, nous avons seulement 29 à 35 espèces sur les écorces adjacentes portant les lichens et en moyenne 37 espèces par récolte dans les rivières. L’abondance absolue est faible sur les lichens par rapport aux diatomées récoltées dans les sphaignes des tourbières. Dans les parties aériennes des lichens, 97% des diatomées sont mortes et seulement 3% ont été observées vivantes et libres. Certaines diatomées, principalement aérophiles, sont particulièrement abondantes dans certaines communautés: Pinnularia borealis (54%), Achnanthidium minutissimum (39%), Diadesmis gallica (31,5%), Hantzschia amphioxys (27%) et Luticola goeppertiana (24%). Ceci tendrait à démontrer leur possibilité de reproduction in situ, justifiée par la présence de cellules possédant encore des éléments vitaux (chloroplastes, gouttelettes lipidiques). L’apparition de peuplements de diatomées sur les lichens semble aléatoire, mais dans certains cas on peut parler d’opportunisme lorsque des diatomées aérophiles semblent pouvoir se développer et se multiplier avant d’être digérées par le lichen.

Lien

DOI:10.1080/23818107.2016.1156573

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