Ce 14 novembre 2025, le Luxembourg a renforcé sa position de hub pour la recherche spatiale en Europe avec le lancement de la construction du premier bâtiment de son futur Campus spatial. Ce bâtiment abritera une chambre à vide thermique, commandée par l'Agence spatiale européenne (ESA) et exploitée par le Centre européen de recherche et d'innovation spatiale (ESRIC). Ce nouveau dispositif, inédit en Europe, permettra de tester des composants dans des conditions extrêmes, comme celles rencontrées dans l'espace.
La cérémonie, organisée par le Fonds Belval – chargé de la conception, de la construction et de la gestion du campus –, a réuni des élus nationaux et locaux, dont Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Stéphanie Obertin, ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, et Christian Weis, bourgmestre d'Esch-sur-Alzette, aux côtés de Daniela Di Santo, directrice du Fonds Belval, et Olivier Guillon, CEO du LIST.
Pour le LIST, partenaire fondateur de l'ESRIC, cela marque l'expansion de l'infrastructure de recherche spatiale du Luxembourg et la prochaine étape dans l'ambition du pays de développer des infrastructures de recherche appliquée de premier plan.
Belval, moteur de la recherche spatiale publique
Le Campus spatial est conçu pour rassembler les acteurs luxembourgeois de la recherche spatiale publique, une consolidation destinée à accélérer les innovations, renforcer la compétitivité et intensifier la renommée internationale du pays.
Au cœur de cette initiative se trouve ESRIC, hébergé au sein du LIST et géré conjointement avec l'Agence spatiale luxembourgeoise (LSA), avec l'ESA comme partenaire stratégique. Le positionnement d'ESRIC à Belval offre au Luxembourg un lieu dédié à la recherche sur l'utilisation des ressources in situ, les technologies de mission et l'exploration durable, des domaines dans lesquels le LIST joue déjà un rôle majeur. La nouvelle installation fera également de Belval un pôle d'attraction pour les chercheurs, les entreprises et les agences spatiales qui souhaitent mener des expériences dans des conditions proches de celles d'une mission réelle.
Une première européenne : tester des technologies dans des conditions lunaires extrêmes
Au cœur scientifique du bâtiment sera installée la plus grande chambre thermique à vide (DTVC) d'Europe, une installation commandée par l'ESA qui sera exploitée par ESRIC au sein du LIST.
Ses capacités comprennent :
- des niveaux de vide atteignant 10⁻⁶ mbar,
- des plages thermiques extrêmes comprises entre -180 °C et +160 °C,
- l'utilisation de régolite lunaire artificiel pour reproduire le comportement de la poussière lunaire.
Une telle combinaison n'existe nulle part ailleurs en Europe. Le DTVC permettra aux chercheurs et aux partenaires industriels de pousser les prototypes à leurs limites et de comprendre comment les matériaux, l'électronique ou les systèmes mécaniques se comportent dans un environnement proche de la surface lunaire.
Pour les scientifiques du LIST, cet outil sera essentiel pour faire mûrir les technologies, du concept à la mise en service, un processus indispensable pour les futures missions impliquant des opérations de surface, la robotique ou l'extraction de ressources.
Avec la construction en cours, le Luxembourg entre dans une nouvelle phase, où l'excellence de la recherche, la maturité technologique et la stratégie spatiale à long terme convergent à Belval.




