Entre les pluies records de septembre et la sécheresse d’août, l’année 2025 illustre à quel point les conditions hydrologiques peuvent évoluer rapidement au Luxembourg, tant d’une région à l’autre qu’au fil des mois. Afin d’aider les décideurs, scientifiques et citoyens à suivre l’évolution des ressources en eau du pays, le LIST, en collaboration avec l’Administration de la gestion de l’eau, a lancé un bulletin hydrologique mensuel. Laurent Pfister, responsable de l’unité Environmental Sensing and Modelling au LIST, en présente les objectifs et revient sur les principales tendances observées cette année.
Pourquoi le suivi des cours d’eau luxembourgeois est-il plus important que jamais ?
Le débit des rivières est l’un des indicateurs les plus sensibles de la variabilité climatique. Au cours des dernières décennies, le Luxembourg a connu à la fois des épisodes de pluies plus intenses et des périodes de sécheresse plus longues, signe que ses systèmes hydrologiques sont soumis à une pression croissante.
A travers ce nouveau bulletin hydrologique, nous traduisons des décennies de suivi en une synthèse accessible des tendances hydrologiques à l’échelle nationale. Chaque mois, nous présentons les données de précipitations et de débits issues de stations de mesure à long terme, offrant un éclairage précieux aux décideurs, chercheurs et citoyens désireux de comprendre comment les bassins versants du pays réagissent face aux évolutions du climat.
En quoi ce bulletin soutient-il la prise de décision ?
Conçu comme un lien entre données scientifiques et prise de décision, le bulletin vise à renforcer la compréhension collective de l’état des ressources en eau au Luxembourg. Qu’il s’agisse de gestion de l’eau, d’aménagement du territoire ou de recherche environnementale, l’accès à une information continue et fiable est essentiel.
Ce bulletin permet d’anticiper plutôt que de réagir. À terme, nous espérons qu'il contribuera à renforcer la résilience du pays, qu’il s’agisse de la préparation aux inondations ou d’une meilleure gestion des épisodes de sécheresse.
Que nous apprennent les données de 2025 ?
Si le mois de janvier s’est distingué par des précipitations particulièrement abondantes, la pluviométrie est restée inférieure à la moyenne du printemps à la fin de l’été. À l’inverse, septembre a connu des précipitations particulièrement abondantes, avec des cumuls mensuels dépassant localement 200 mm. Dans la région de Mersch par exemple, près de 180 mm de pluie ont été enregistrés entre les 8 et 9 septembre, un record pour la zone.
Après un pic de débits en janvier, les niveaux des cours d’eau sont restés (parfois significativement) inférieurs aux moyennes de référence entre février et août. Les fortes pluies de septembre ont ensuite entraîné une remontée notable des débits mensuels, supérieurs aux valeurs observées sur les périodes de référence à long terme.
Au vu des précipitations exceptionnelles enregistrées, la situation aurait pu cependant être catastrophique si les sols avaient été plus humides à la fin de l’été.
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